Transformer l’action publique par l’intelligence collective : une démarche globale au service de la performance et de la légitimité

La transformation de l’action publique est aujourd’hui un impératif. Pressions budgétaires, attentes citoyennes plus fortes, enjeux climatiques et sociaux : les institutions doivent agir vite, mieux, et de manière plus inclusive. Dans ce contexte, de nombreuses organisations publiques se tournent vers une démarche d’intelligence collective globale, capable d’allier efficacité opérationnelle, acceptabilité sociale et vision de long terme.

Pourquoi l’intelligence collective ?

Les réformes traditionnelles reposent trop souvent sur une logique descendante. Elles mobilisent l’expertise administrative, parfois des études externes, mais peinent à embarquer les parties prenantes. Résultat : des politiques publiques techniquement solides mais fragilisées par un manque d’appropriation.

L’intelligence collective permet de dépasser ce paradoxe. Elle associe citoyens, agents, élus et parties prenantes externes dans un même mouvement, créant une vision partagée. Elle ne remplace pas l’expertise, elle l’enrichit par l’expérience de terrain, les attentes sociales et la créativité collective. C’est cette hybridation qui augmente la pertinence et la légitimité de l’action publique.

Le processus d’une démarche globale

Une démarche d’intelligence collective efficace ne s’improvise pas. Elle repose sur un processus structuré, comparable à une méthode de transformation organisationnelle. On peut le décomposer en quatre grandes étapes :

  1. Cadrage stratégique : définition des enjeux prioritaires avec l’exécutif, cartographie des parties prenantes et identification des objectifs de transformation (impact, efficacité, justice sociale, durabilité). Cette phase fixe les règles du jeu et sécurise le processus.
  2. Mobilisation élargie : mise en place de formats adaptés (ateliers citoyens, laboratoires d’idées avec les agents, dialogues territoriaux, plateformes numériques). L’objectif est de collecter un maximum de matière brute, de signaux faibles et d’innovations d’usage.
  3. Structuration et scénarisation : consolidation des contributions en scénarios de transformation, identification des leviers d’action, hiérarchisation des priorités. C’est le moment où la matière issue de l’intelligence collective se transforme en stratégie opérationnelle.
  4. Mise en œuvre et accompagnement du changement : déploiement progressif, communication claire, formation des agents, mise en place d’indicateurs de suivi et d’instances de gouvernance participative. Cette étape est cruciale car elle traduit la co-construction en résultats visibles et mesurables.

Les bénéfices attendus

Une démarche d’intelligence collective globale ne ralentit pas l’action publique, elle l’accélère. Les institutions qui l’adoptent constatent trois bénéfices majeurs :

Vers une action publique partagée

Passer par une démarche d’intelligence collective globale, c’est accepter de faire évoluer le rôle de l’État et des collectivités : d’un modèle prescripteur vers un modèle animateur et catalyseur. Les réformes cessent d’être uniquement « décidées en haut » pour devenir des projets de société partagés.

La transformation de l’action publique repose donc moins sur la recherche d’une solution unique que sur la capacité à orchestrer des énergies multiples. C’est précisément là que l’intelligence collective, structurée et pilotée méthodiquement, devient un levier stratégique majeur.